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I think it's important to have a French version for this in particular, though. / Je trouve important d'avoir une version française aussi, du moins pour ça.
On a fait endormir notre chien hier. Ça a été un de mes moments les plus difficiles à vivre. J'arrive à passer par dessus, tranquillement, avec beaucoup de soutien de la part d'amis et de la famille. Mais je voulais quand même dessiner quelque chose pour exprimer ce que ça m'a fait ressentir. Et... aussi ce que ça continue de me faire ressentir.
Il s'appelait Polar, comme le tissu. C'était un labernois, un croisé entre un labrador et un bouvier bernois. Il avait le format et la carrure d'un labrador, et les couleurs et le tempérament d'un bouvier. Il était tellement fin avec tout le monde qu'il voyait. Il adorait la visite, il courait après les balles comme aucun autre, et quand on était sur le point de partir, il n'était jamais loin de la porte.
On l'a reçu d'une association de chien d'assistance. On était censé l'élever jusqu'à ses examens de qualification. Quand il les a passés, il a reçu des scores assez bons pour se qualifier comme chien-guide, un rôle confié seulement aux meilleurs chiens. Mais, pour cause d'allergies saisonnières qui rendraient son travail difficile, il a été déclassifié, et on a pu le garder avec nous.
C'est après huit ans de vie partagée que certains signes inquiétants se sont manifestés. Ma mère l'a envoyé au vétérinaire, et dans les semaines qui ont suivi, on a découvert qu'il souffrait beaucoup, et plus tard que ses yeux ne voyaient presque plus rien. Depuis un certain temps, il avait de la misère à trouver les balles qu'on lui lançait; c'est pour ça. Puis, hier, on a pu voir la situation dans son entier: il avait un cancer. Un lymphome non-identifié, pour être exact. Ça aurait coûté beaucoup d'argent de le trouver et de le faire traiter; sans dire qu'on ne savait pas non plus s'il était traitable. Plutôt que de continuer à faire souffrir notre Polar, sans garantie de solution, on a pris la décision difficile de l'euthanasier. Ma soeur et moi avons rejoint nos parents pour lui faire nos adieux. On était tous là aussi quand il est finalement... parti...
Je n'ai pas pu regarder ça. Je ne voulais pas voir la vie le quitter. Voir son corps sans vie, mou, absent. Ça aurait rendu le tout tellement pire. J'ai regardé jusqu'à la première injection, après qu'il se soit couché sur les jambes de ma mère, et qu'il ait soupiré comme s'il se couchait pour la nuit. Mais à la deuxième injection, la bonne... impossible. J'ai fermé mes yeux, et j'ai été le premier à quitter la salle. Je savais déjà que tout serait pire avec une mémoire si simple, la vue de notre chien, sans vie.
J'avais déjà été confronté à l'idée qu'un animal ne pourrait jamais comprendre ce qui se passe dans cette situation. Seulement, je ne m'attendais pas à ce que ça me frappe aussi violemment quand ça arriverait. J'aurais voulu qu'il sache que c'était nos derniers adieux. J'aurais voulu qu'il puisse nous donner, en pleine conscience, un dernier signe d'amour, qu'il ait pu comprendre ce qui se passait pour pouvoir y réagir volontairement. C'est la pensée que, malgré qu'on ait eu la chance de lui démontrer comment on l'aimait, lui n'a pas eu cette même chance; il n'aurait jamais pu comprendre, ni ce qui se passait, ni pourquoi on lui donnait tant d'affection si soudainement.
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C'est ce que cette pièce représente. L'impossibilité de lui donner la chance de comprendre où il allait et pourquoi, de comprendre ce qu'il représentait pour nous, et à quel point on faisait tout celà à regret. On l'aimait, et il le savait... mais il n'y avait simplement pas de façon de lui faire comprendre que c'était nos dernières caresses, et peut-être n'y en aura-t-il jamais, pour qui que ce soit. Aussi, je ne pense pas avoir vu d'image comme celle-ci sur le thème de la perte d'un animal. Ça me semblait approprié. J'ai mal de toutes les autres façons, mais celle-ci est de loin la pire.
C'est bizarre. Malgré qu'on ait pu être présents pour lui dire adieu... personnellement, je ne ressens pas de paix transcendant le deuil. Et c'est justement parce qu'il n'aurait pas pu comprendre. Je me sens comme un traitre pour avoir laissé tout ça se produire. Il souffrait, c'est vrai, et c'était peut-être la meilleure décision, mais il n'a pas eu notre chance, celle de poser encore quelques petites actions débordantes de sens et d'émotion. J'ai peine à imaginer la sensation d'avoir pris la décision. C'est mes parents qui l'ont prise. J'ai pu éviter ce sentiment de culpabilité, même si j'aurais sans doute fait la même chose.
C'était trop tôt pour lui. Mais, il n'y a rien qu'on aurait pu faire...
Au moins, je peux trouver de quoi me consoler en pensant au fait qu'on l'a aimé, et qu'il nous a aimé aussi, pendant huit bonnes années. On a pu le rendre heureux pendant ce temps, et il nous a rendu son bonheur coup pour coup. C'est nos actions qui ont fait de sa vie ce qu'elle a été, et on peut en être fiers.
Si vous sentez le besoin d'offrir vos condoléances, s'il vous plaît, évitez de mentionner que Polar est "dans un meilleur monde". Il n'est simplement plus. C'est un fait auquel je dois me faire.
I think it's important to have a French version for this in particular, though. / Je trouve important d'avoir une version française aussi, du moins pour ça.
On a fait endormir notre chien hier. Ça a été un de mes moments les plus difficiles à vivre. J'arrive à passer par dessus, tranquillement, avec beaucoup de soutien de la part d'amis et de la famille. Mais je voulais quand même dessiner quelque chose pour exprimer ce que ça m'a fait ressentir. Et... aussi ce que ça continue de me faire ressentir.
Il s'appelait Polar, comme le tissu. C'était un labernois, un croisé entre un labrador et un bouvier bernois. Il avait le format et la carrure d'un labrador, et les couleurs et le tempérament d'un bouvier. Il était tellement fin avec tout le monde qu'il voyait. Il adorait la visite, il courait après les balles comme aucun autre, et quand on était sur le point de partir, il n'était jamais loin de la porte.
On l'a reçu d'une association de chien d'assistance. On était censé l'élever jusqu'à ses examens de qualification. Quand il les a passés, il a reçu des scores assez bons pour se qualifier comme chien-guide, un rôle confié seulement aux meilleurs chiens. Mais, pour cause d'allergies saisonnières qui rendraient son travail difficile, il a été déclassifié, et on a pu le garder avec nous.
C'est après huit ans de vie partagée que certains signes inquiétants se sont manifestés. Ma mère l'a envoyé au vétérinaire, et dans les semaines qui ont suivi, on a découvert qu'il souffrait beaucoup, et plus tard que ses yeux ne voyaient presque plus rien. Depuis un certain temps, il avait de la misère à trouver les balles qu'on lui lançait; c'est pour ça. Puis, hier, on a pu voir la situation dans son entier: il avait un cancer. Un lymphome non-identifié, pour être exact. Ça aurait coûté beaucoup d'argent de le trouver et de le faire traiter; sans dire qu'on ne savait pas non plus s'il était traitable. Plutôt que de continuer à faire souffrir notre Polar, sans garantie de solution, on a pris la décision difficile de l'euthanasier. Ma soeur et moi avons rejoint nos parents pour lui faire nos adieux. On était tous là aussi quand il est finalement... parti...
Je n'ai pas pu regarder ça. Je ne voulais pas voir la vie le quitter. Voir son corps sans vie, mou, absent. Ça aurait rendu le tout tellement pire. J'ai regardé jusqu'à la première injection, après qu'il se soit couché sur les jambes de ma mère, et qu'il ait soupiré comme s'il se couchait pour la nuit. Mais à la deuxième injection, la bonne... impossible. J'ai fermé mes yeux, et j'ai été le premier à quitter la salle. Je savais déjà que tout serait pire avec une mémoire si simple, la vue de notre chien, sans vie.
J'avais déjà été confronté à l'idée qu'un animal ne pourrait jamais comprendre ce qui se passe dans cette situation. Seulement, je ne m'attendais pas à ce que ça me frappe aussi violemment quand ça arriverait. J'aurais voulu qu'il sache que c'était nos derniers adieux. J'aurais voulu qu'il puisse nous donner, en pleine conscience, un dernier signe d'amour, qu'il ait pu comprendre ce qui se passait pour pouvoir y réagir volontairement. C'est la pensée que, malgré qu'on ait eu la chance de lui démontrer comment on l'aimait, lui n'a pas eu cette même chance; il n'aurait jamais pu comprendre, ni ce qui se passait, ni pourquoi on lui donnait tant d'affection si soudainement.
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C'est ce que cette pièce représente. L'impossibilité de lui donner la chance de comprendre où il allait et pourquoi, de comprendre ce qu'il représentait pour nous, et à quel point on faisait tout celà à regret. On l'aimait, et il le savait... mais il n'y avait simplement pas de façon de lui faire comprendre que c'était nos dernières caresses, et peut-être n'y en aura-t-il jamais, pour qui que ce soit. Aussi, je ne pense pas avoir vu d'image comme celle-ci sur le thème de la perte d'un animal. Ça me semblait approprié. J'ai mal de toutes les autres façons, mais celle-ci est de loin la pire.
C'est bizarre. Malgré qu'on ait pu être présents pour lui dire adieu... personnellement, je ne ressens pas de paix transcendant le deuil. Et c'est justement parce qu'il n'aurait pas pu comprendre. Je me sens comme un traitre pour avoir laissé tout ça se produire. Il souffrait, c'est vrai, et c'était peut-être la meilleure décision, mais il n'a pas eu notre chance, celle de poser encore quelques petites actions débordantes de sens et d'émotion. J'ai peine à imaginer la sensation d'avoir pris la décision. C'est mes parents qui l'ont prise. J'ai pu éviter ce sentiment de culpabilité, même si j'aurais sans doute fait la même chose.
C'était trop tôt pour lui. Mais, il n'y a rien qu'on aurait pu faire...
Au moins, je peux trouver de quoi me consoler en pensant au fait qu'on l'a aimé, et qu'il nous a aimé aussi, pendant huit bonnes années. On a pu le rendre heureux pendant ce temps, et il nous a rendu son bonheur coup pour coup. C'est nos actions qui ont fait de sa vie ce qu'elle a été, et on peut en être fiers.
Si vous sentez le besoin d'offrir vos condoléances, s'il vous plaît, évitez de mentionner que Polar est "dans un meilleur monde". Il n'est simplement plus. C'est un fait auquel je dois me faire.
Category Artwork (Digital) / Animal related (non-anthro)
Species Unspecified / Any
Gender Any
Size 1800 x 1325px
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